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Spanair vol JKK5022 / LH2554 – La panne avant le décollage – EPR

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On en sait plus aujourd’hui sur la panne qui a provoqué deux heures de retard sur le départ du vol de Spanair qui s’est tragiquement terminé ce mercredi 20 août 2008. Cette panne est très intéressante parce qu’elle pourrait avoir joué un rôle dans l’accident.

Les réacteurs du MD-82 sont pilotés par des instruments indiquant l’EPR (Engine Pressure Ratio). Cette valeur est le rapport entre la pression totale à la sortie de la tuyère (Pt8) et la pression totale à l’entrée du compresseur (Pt2). On a donc :

EPR = Pt8 / Pt2

Autre définition moins utilisée par les pilotes, l’EPR est aussi le produit des EPRs individuels du compresseur, chambre de combustion, turbine et tuyère, soit:

EPR = (Pt8/Pt2) = (Pt3/Pt2) x (Pt4/Pt3) x (Pt5 /Pt4) x (Pt8/Pt5)

A l’arrêt, la pression totale à l’entrée et à la sortie du réacteur est pareille et l’EPR affiché par les instruments est de 1. Quand un réacteur est lancé, il crée un différentiel de pression entre l’avant et l’arrière (c’est l’origine de la poussée) et l’EPR augmente.

Les pressions Pt2 et Pt2 sont mesurées par des sondes et envoyées à un appareil qui réalise le calcul de l’EPR. L’altitude et la vitesse sont automatiquement compensées par la conception même du système. Par contre, la température n’est pas corrigée et a besoin d’être mesurée et fournie dans la chaine de calcul pour l’élaboration d’un EPR correct.

Une panne d’une sonde de température :
Lors des premiers départs, une sonde de température tombe en panne. Elle indique tout le temps une valeur de 99 degrés C. En pratique, ceci se manifeste par un EPR maximal réel de 1.38 La valeur nécessaire pour le décollage est de l’ordre de 2. Pour cette raison, les pilotes n’ont pas pu réaliser le premier décollage.

Si la réparation n’a pas été correctement réalisée, l’avion repart avec toujours avec une fausse indication de température au niveau des systèmes chargés de l’élaboration de l’EPR et de la conduite des réacteurs. A ce moment, même si les manettes sont poussées à fond, les réacteurs tourneront à une puissance limitée. Celle-ci peut suffire pour réaliser une accélération, mais au moment où l’avion se cabre pour la rotation, sa vitesse n’augmente pas et il a tendance à décrocher et à retomber vers le sol. Ceci s’accompagne également d’une perte de contrôle latéral.

Est-ce ceci qui est arrivé dans le vol Spanair ? L’enquête le dira très vite.

MAJ Jan 2014 : L’accident a eu lieu parce que l’équipage a tenté un décollage sans volets (par oubli). La compagnie n’a pas survécu au crash. En janvier 2012, elle cessait ses opérations.

 

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