Le 27 juin 2008, cet appareil de type Hercules C-130H décolle de l’aéroport international de Bagdad et entame une montée vertigineuse (encore plus que ce qu’ils font chez Austrian)pour échapper aux éventuels tirs depuis le sol. Quelques minutes plus tard, il connait une panne moteur qui contraint l’équipage à faire demi-tour. La nature exacte de la panne n’est pas divulguée par l’armée US, mais comme ce quadrimoteur n’arrive pas à tenir en l’air, on peut supposer qu’il n’a pas été possible de mettre en drapeau le moteur défaillant. En regardant bien les photos, on constate qu’aucun des moteurs n’a son hélice en drapeau.
Une hélice qui mouline dans le vent relatif crée un une trainée importante qu’il n’est pas possible de vaincre avec les moteurs restants. Le variomètre restera négatif et en divisant la hauteur restante par le taux de descente, on obtient le temps de vol restant. Si un aéroport ne peut pas être rejoint, il vaut mieux choisir soi même un terrain plat s’apprêtant à un atterrissage de fortune.
A vitesse réduite, volets sortis, proche du sol (effet sol), un quadrimoteur peut tenir avec une hélice qui mouline à condition qu’il ne soit pas trop chargé et que le reste de ses propulseurs soient capables de donner le meilleur d’eux même.
Dans le cas précis, l’avions était chargé et la seule option possible était l’atterrissage. La manœuvre fut réalisée à environ 10 km de l’aéroport de Bagdad. Après le toucher, les trains d’atterrissage sont enfoncés ou arrachés et l’appareil glisse sur 600 mètres creusant une ornière dans le sable. Le plancher s’éventre et l’espace vital est envahi par une fine poussière qui a failli faire suffoquer les occupants qui réussissent à ouvrir un issue de secours.
Contrairement à ce qui se passe près de chez-vous, en Irak les issues de secours ouvrent sur un monde hostile et dangereux. Les locaux n’hésitent pas à massacrer les éventuels survivants de crashs aériens civils ou militaires.
La suite en images :
Il est 12:22, l’avion vient de s’immobiliser. Les 5 occupants n’ont pas le temps de d’apprécier leur nouvelle vie.
La police locale est la première sur place, mais la confiance n’est pas de mise. Le CSM (Company Sergeant-Major) va à leur rencontre alors que les autres restent sur la défensive.
Des renforts arrivent et commencent à récupérer le matériel sensible et les documents encore à bord.
Désordre et poussière. Remarquez comme le plancher remonte vers le haut.
Le plancher est cassé et enfoncé vers l’intérieur.
L’avion a creusé une saignée sur 600 m de long.
Le train d’atterrissage principal est enfoncé. Le train avant a été arraché.
Le train avant a été arraché.
Photo souvenir des survivants qui permet de voir que les moteurs 2 et 3 n’ont pas leur hélice en drapeau.
L’appareil était basé à Fort Bragg (Pope, KPOB) en Caroline du Nord. Ceci est la base des Forces Spéciales et des Forces Aéroportées US.
Ce qui reste du C-130 est traité à l’explosif. Sept morceaux résultants seront enlevés par des camions semi-remorques.