Cet accident impressionnant a eu lieu le 14 mai 2004 au Canada (Moos Jaw) et montre encore une fois la dangereuse cohabitation entre avions et oiseaux. Il s’agit d’un simple vol d’entrainement permettant à un stagiaire anglais de la Royal Air Force de découvrir le Hawk CT155202.
L’instructeur est aux commandes et il passe à 70 pieds au-dessus de la piste. La vitesse est de 239 noeuds à ce moment (442 km/h). Une mouette surgit à gauche et est immédiatement avalalé par le moteur. Vous pouvez le voir sur la vidéo environ 6 secondes après le début de celle-ci. Voici un arrêt sur image :
Le moteur a immédiatement commenté à surchauffer et à perdre de la puissance. De nombreuses alarmes vocales concernant la température et la configuration de l’avion son entendues.
Gardant son sang froid, l’instructeur fait cabrer l’avion pour gagner de l’altitude tout en perdant de la vitesse. Une éjection est décidée et les deux pilotes se préparent après avoir rapidement informé le centre de contrôle.
L’élève pilote s’éjecte puis l’instructeur et l’avion tombe dans un champ. On voit nettement la dégradation de l’énergie de l’appareil et le passe brutal du nez sous l’horizon alors que les pilotes sont encore à leur poste.
L’élève pilote est légèrement blessé. L’instructeur est atteint plus sérieusement. Le rapport public assez sommaire critique le système d’éjection et laisse penser à un mauvais fonctionnement du cordeau détonnant qui doit casser la verrière juste avant l’éjection des pilotes. Il est probable que ce cordeau n’ait pas fonctionné correctement et que l’instructeur soit passé à travers la verrière.
Siège éjectable retrouvé près des décombres
Restes de l’appareil.
Remarques :
Sur le HUD de l’avion, la petite flèche renforcée en vert vous donne le variomètre. Si vous regardez la vidéo en la suivant, elle vous permet de voir le taux de variation de l’altitude de cet avion. Au début, après l’impact, il y a une montée très brutale puis, vers le milieu de la vidéo, le taux devient négatif et se stabilise un moment vers -3000 pieds par minute. Un avion de ligne a une meilleure finesse et planerait vers -1500 pieds/minutes dans les mêmes circonstances.
Variomètre positif après l’impact.
Remarquez aussi la réaction appropriée et instantanée de l’instructeur de vol ! Il réagit avant même le déclenchement de l’alarme une fraction de seconde plus tard.
Vidéo:
A voir également
– Même type d’incident sur un avion civil au décollage.
Pour compléter un peu les problèmes d’éjection suite a des collisions avec des volatiles, voici l’histoire d’un Mirage en 1996.
Le Mirage 2000 N n° 324 sorti d’usine en 1989 aurait dû figurer au tableau des pertes de l’armée de l’Air, mais c’est faire offense à la solidité exemplaire des avions Dassault…
Alors qu’il était en service à Istres au sein de l’Escadron de chasse 3/4 «Limousin» en 1996, le Mirage 2000 N n° 324 à subir une violente collision avec un volatile lors d’un vol à basse altitude au sud du Massif Central.
Aussitôt le pilote prend en douceur un peu d’altitude afin de garder de la vitesse, puis entreprend un retour prudent vers la base en raison d’une forte baisse de régime moteur conséquence de l’ingestion du rapace.
Hélas, en approche finale l’extinction du turboréacteur a obligé le pilote et le navigateur à s’éjecter, un rallumage moteur étant impossible en raison du manque d’altitude.
Pilote et navigateur se posent indemnes en rase campagne… sans savoir que leur avion, bien «trimé», va poursuivre son vol plané horizontal et se poser tout seul, moteur éteint, dans un champ contigu en subissant des dommages mineurs.
Récupéré puis réparé en usine par Dassault avec une mise au standard K2, le n° 324 allait être remis en service à l’EC 3/4 en décembre 2003 puis poursuivre sa carrière opérationnelle au sein de l’EC 2/4 à Luxeuil.